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  1. #131
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    Re : [info] Et Pendant Ce temps Là......en Palestine

    Cisjordanie : Tsahal lance des grenades lacrymo sur des enfants de 6 ans qui allaient à l’école






    Une nouvelle année scolaire a commencé il y a 5 jours en Cisjordanie occupée, et des soldats israéliens ont tiré des grenades lacrymogènes et des grenades incapacitantes sur des jeunes écoliers palestiniens à au moins deux reprises depuis.


    Dans le village de Burin, près de Naplouse, qui est entouré de colonies israéliennes illégales, les forces armées israéliennes ont pris d’assaut une école primaire ce mercredi, lançant des grenades lacrymogènes et des grenades incapacitantes sur des enfants après que le véhicule d’un colon a été prétendument atteint par des jets de pierres de la part d’un jeune Palestinien.

    Beaucoup d’enfants ont été soignés sur place suite à des inhalations de gaz lacrymogène, selon l’agence de presse Ma’an News Agency.La veille, à Hébron, les forces israéliennes avaient lancé une quinzaine de grenades lacrymogènes et cinq grenades incapacitantes sur de jeunes enfants alors qu’ils se rendaient à l’école mardi matin.

    La vidéo de l’attaque, tournée et publiée sur YouTube par le
    Mouvement de Solidarité International (ISM), montre des jeunes élèves apeurés, dont certains n’ont que cinq ans, courir aux abris les mains sur les oreilles alors que les soldats israéliens déambulent entre les immeubles l’arme à la main, gazant littéralement les enfants palestiniens d’un épais nuage de fumée lacrymogène.





    Je me trouvais avec un collègue de l’ISM aux côtés de deux jeunes garçons qui avaient tout deux moins de 6 ans. Nous avons aperçu quelques adolescents courir vers le point de contrôle et lancer des pierres ; ils se sont ensuite enfuis rapidement. Les soldats ont alors lancé deux grenades incapacitantes très près de nous. Nous avons tenté de rassurer les deux jeunes garçons lorsque les deux grenades ont explosé, mais que pouvions nous dire ? Ils étaient terrifiés.

    Nous les avons accompagnés jusqu’à leur école et ils ont commencé à courir. À ce moment, une grenade lacrymogène a été tirée alors qu’aucun enfant n’était en train de lancer des pierres. La fumée était si dense que j’avais du mal à respirer, je me sentais étouffer. Je n’ose pas imaginer ce qu’ont dû ressentir ces enfants, et il y en avait beaucoup à ce moment-là. La situation semblait vraiment hors de contrôle ; avec autant de gaz lacrymogène dans l’air, les enfants ne pouvaient pas atteindre leur école.

    Ally Cohen, activiste pacifiste de l'ISM

    Fait assez inquiétant, les attaques de l’armée israélienne contre des enfants palestiniens sans défense qui se rendent à l’école sont assez fréquentes.

    Au cours du dernier mois de l’année scolaire 2013-2014, l’ISM a constaté par moins de 11 tirs de grenades lacrymogènes et de 13 grenades incapacitantes contre les enfants palestiniens, dont certains étaient âgés de seulement 4 ans. Et ce, rien que dans Hébron.



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    Re : [info] Et Pendant Ce temps Là......en Palestine

    Un historien israélien explique sur la BBC comment Israël pratique le nettoyage ethnique des Palestiniens (vidéo)




    Ilan Pappe, historien israélien, explique avec clarté, dans le programme de la BBC 'Hardtalk', comment Israël pratique le nettoyage ethnique et le génocide des Palestiniens, depuis sa fondation jusqu'à nos jours. Les agressions successives contre la Bande de Gaza en sont l'exemple flagrant.


    Une traduction de Annie et Pedro pour la traduction et le sous-titrage. Pour lire les sous-titres, cliquez sur le petit rectangle blanc situé à droite et au bas de cette vidéo.






  4. #133
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    Re : [info] Et Pendant Ce temps Là......en Palestine

    "Quand les enfants sont de retour", des jeunes Palestiniens revenus de l’enfer carcéral israélien







    Réalisé par Tone Anderson, ce reportage choc et poignant sur la terrible réalité des enfants palestiniens enlevés brutalement à leur famille par l’armée israélienne, souvent la nuit, et jetés en prison où ils croupissent en moyenne pendant deux ans et subissent un traitement inhumain, au mépris de leur dignité et de leurs droits fondamentaux, est à voir ou à revoir absolument.

    Rappelons que près de 7.500 mineurs palestiniens âgés entre 12 et 18 ans ont connu l’enfer carcéral israélien au cours des 11 dernières années. Chaque année, 700 enfants de la Cisjordanie occupée sont poursuivis par les tribunaux militaires israéliens après avoir été arrêtés, interrogés et détenus par l'armée israélienne.

    Les enfants sont accusés d'avoir jeté des pierres, un crime qui est punissable en vertu du droit militaire israélien jusqu'à 20 ans de prison.

    Le réalisateur a déclaré au sujet des principaux protagonistes de son film : "J'ai découvert une énergie et un courage exceptionnels chez ces garçons et leur famille. J’ai été impressionné par leur force de caractère inébranlable, en dépit de leurs immenses traumatismes, par leur capacité à aller de l'avant et à ne jamais abandonner".





  5. #134
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    Re : [info] Et Pendant Ce temps Là......en Palestine

    Israël veut s'approprier 400 hectares de terres en Cisjordanie


    Les autorités israéliennes ont déclaré vouloir s'approprier 400 hectares de terres situées en CIsjordanie occupée.





    Israël a l'intention de s'approprier 400 hectares de terres situées en Cisjordanie occupée, dans le secteur de Bethléem, a indiqué dimanche l'armée israélienne.

    Les autorités israéliennes ont annoncé dimanche le lancement de la procédure déclarant propriété de l'Etat israélien ces 400 hectares proches de la colonie de Gva'ot, a dit l'armée. Il s'agit d'une décision "sans précédent" par son ampleur depuis les années 1980, s'est alarmée l'organisation "la Paix maintenant".

    L'armée n'a pas fourni de justification à la décision prise par "les instances politiques" et précisé queles parties concernées avaient 45 jours pour faire appel.

    "La Paix maintenant" considère cette déclaration comme "la preuve que le Premier ministre (Benjamin) Netanyahu (...) continue à dresser les obstacles devant la vision de deux Etats (israélien et palestinien) et de promouvoir une solution avec un seul Etat".


  6. #135
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    Re : [info] Et Pendant Ce temps Là......en Palestine

    Une autopompe israélienne remplie d’eau puante s’écrase dans un ravin




    Ces autopompes sont utilisées par les policiers israéliens pour disperser les manifestants. L’eau qu’elles projettent sent « le cadavre en putréfaction dans un égout passé au mixeur ».





    Dans la vidéo qui suit, on peut voir une de ces autopompes israéliennes à l’oeuvre dans les territoires occupées de Jérusalem-Est, samedi dernier.

    « Outre l’odeur nauséabonde répulsive, cette eau puante peut provoquer des douleurs et des rougeurs en cas de contact avec les yeux, et des irritations lors de contacts avec la peau. Si elle est avalée, elle peut provoquer des douleurs abdominales pouvant obliger à avoir recours à des soins médicaux », selon l’Association pour les Droits Civils en Israël (ACRI).

    Les enfants qui tourne la vidéo se plaignent du fait que le camion semble s’approcher de leur maison. Ils s’assurent d’avoir bien fermé les fenêtres.

    Mais soudain, une chose extraordinaire se produit. Le camion sort de la route et se précipite dans un ravin, à la grande satisfaction des résidents du quartier et des enfants qui tournent la vidéo.
    La vidéo a rapidement fait le tour des réseaux sociaux et a été publiée sur la page Facebook de Quds News Network.

    Wattan TV a rapporté que le camion à eau puante avait été déployé après la manifestation de jeunes dans les rues de al-Tur contre les détentions en cours par la police d’occupation.

    Au mois d’août, les forces d’occupation israélienne ont arrêté près de 600 Palestiniens en Cisjordanie occupée, la plupart dans les territoires occupées de Jérusalem-Est et de Hébron. Une répression menée alors que l’attention était focalisée sur l’agression d’Israël sur Gaza.

    Le département d’État américain a accusé les forces d’occupation israéliennes de s’acharner sur des membres de la famille Abu Khudair en les harcelant et en les arrêtant.

    Utilisation intempestive d’eau puante

    Comme on peut le voir dans la vidéo, le camion à eau puante semble asperger de larges zones et maisons de son liquide nauséabond, un acte qui ne peut que provoquer ultérieurement et aggraver la situation des victimes palestiniennes sous occupation israélienne.

    Le 26 août, le Wadi Hilweh Information Center, une agence de presse locale de Jérusalem, a rapporté que les forces d’occupation israélienne avaient fortement augmenté leur usage de camions à eau puante lors des deux derniers mois.

    Les habitants de Jérusalem se sont plaints de l’usage fréquent et sans discernement de ces jets d’eaux puantes sur leurs maisons, leurs voitures et leurs commerces, et ont affirmé que l’occupation israélienne s’adonne à cette pratique de plus en plus fréquemment depuis l’enlèvement et le meurtre de Muhammad Abu Khudair par trois colons israéliens, le 2 juillet dernier.

    Le 10 août, l’ACRI a affirmé avoir contacté le commandant des forces de police d’occupation à Jérusalem afin de« demander qu’ils clarifie de toute urgence les conditions » d’usage de cette substance par Israël.

    « Des témoins ont révélé que la police fait usage de ces liquides indistinctement contre des maisons, des personnes, des restaurants remplis de clients et des rues très peuplées, causant ainsi du tort à des résidents innocents »,explique l’ACRI. « Des preuves montrent que dans certains cas, l’eau puante a été utilisée de façon arbitraire, sans aucune justification et en l’absence d’un quelconque trouble à l’ordre public. »

    Il n’est donc pas surprenant que ces Palestiniens se réjouissent de voir au moins un de ces camions mis hors d’état de nuire.




  7. #136
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    Re : [info] Et Pendant Ce temps Là......en Palestine




    YACE est un jeune dessinateur politique au talent incroyable :

    10 chiffres qui disent tout” et "Palestine, 10 images de colère et de solidarité". Voici maintenant la troisième et dernière série consacrée à l’occupation de la Palestine et aux souffrances de ce peuple qui résiste et mérite notre soutien.

    10 images de colère, 10 images pour briser le silence, 10 images pour développer la solidarité.

    visiter l’excellent site de yAce.







    Dernière modification par edenmartine ; 07/09/2014 à 08h47.


  8. #137
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    Re : [info] Et Pendant Ce temps Là......en Palestine

    Israël ou la primauté du colon armé.



    Nous avons conquis des territoires, mais que ce soit dans le Néguev, en Galilée ou à Jérusalem, leur importance reste mineure tant qu’ils ne sont pas peuplés de colonies. La colonisation, voilà la véritable conquête.“
    Ben Gourion (1949)
    [1]







    Jusqu’à la création de l’État d’Israël, l’objectif des autorités sionistes de tous bords était la colonisation de peuplement de la Palestine
    , qu’elles concevaient comme étant exclusivement la “Terre d’Israël“ (Erètz Israël). Les organisations sionistes s’efforçaient principalement d’acquérir des terres afin d’y installer des colons - “pionniers“ (Chraloutsim) – dont le recrutement se faisait notamment par des mouvements de jeunesse situés non seulement à travers l’Europe mais aussi aux Amériques, en Afrique du nord, en Égypte, en Turquie, en Irak, en Iran, au Yémen, ….


    Plusieurs mouvements de jeunesse dont l’obédience idéologique pouvait varier de l’extrême droite à l’extrême gauche, existaient dans de nombreux pays. Les différentes organisations sionistes qui les patronnaient, leur envoyaient des missionnaires – Shlichrim, envoyés – afin de convaincre les jeunes Juifs autochtones d’émigrer en Palestine, de faire leur “montée en Terre d’Israël“ . Les recrues étaient envoyées dans des centres dénommés Harshara (formation, entrainement), situés un peu partout dans le monde. Outre l’enseignement de l’hébreu moderne, ces centres dispensaient une formation agricole et militaire.


    Au lendemain de la guerre 1939-1945, j’ai été exposé à plusieurs de ces missionnaires sionistes. Les méthodes qu’ils utilisaient afin de susciter l’enthousiasme pour la “montée en Terre d’Israël“ avaient tout du rituel bien rodé. Il consistait pour l’essentiel à chanter en hébreu des hymnes à la gloire de la colonisation de peuplement de la Palestine en dansant des rondes d’apparence folklorique à connotations agricoles,
    Chaque séance débutait invariablement par un chant où se répétait inlassablement “Nous vous avons amené la paix“. et se clôturait invariablement par un chant intitulé l’espoir qui deviendra l’hymne national israélien, “être un peuple libre dans notre Terre-pays, Terre de Sion, Jérusalem“. Le corps du rituel consistait en un répertoire relativement limité de chants au contenu très homogène. Souvent le même chant était repris plusieurs fois au cours d’une même session.


    Pour illustrer le message des “envoyés“ de Palestine, je n’en tiendrai à 2 chants régulièrement utilisés qui me paraissent représentatifs du répertoire. Selon l’un, “Nous sommes montés en Terre-patrie ; Nous avons labouré et semé ; mais n’avons pas encore récolté“ et selon l’autre “De Metullah (la localité située le plus au nord de la Palestine mandataire) au Négev (qui en couvre le sud) ; De la mer (à l’Est) au désert (à l’Ouest) ; Tous les gars excellent aux armes; Tous montent la garde“. On notera que “Terre d’Israël“ (Erètz Israël) réfère à l’entièreté de la Palestine mandataire, c’est à dire au Grand Israël dont la Guerre des 6 jours de juin 1967 établira les frontières.





    Les missionnaires sionistes avaient la conviction d’apporter l’espoir de la fin de l’exil dans un monde antisémite –
    galout-, d’un prochain “retour“ en Terre-patrie : d’où l’omniprésent “nous vous avons apporté la paix“. L’existence des Palestiniens qui à l’époque constituaient au moins 70% de la population de la Palestine mandataire, n’était jamais mentionnée, si ce n’est en creux par de fréquentes allusions au fait que les radieuses et pacifiques implantations agricoles sionistes étaient menacées de destruction et devaient être défendues.


    À l’époque, de manière générale dans nos pays et particulièrement suite au profond traumatisme moral provoqué par l’horreur des camps de concentration, des chambres à gaz et des fours crématoires, les Juifs étaient très loin d’être haïs et infiniment plus loin encore d’être menacés. Il était évident que les “envoyés“ sionistes n’avaient pas pour mission de “sauver les Juifs“ mais de recruter des “pionniers“ pour coloniser la Terre d’Israël. D’ailleurs, la nécessité d’offrir un refuge aux survivants du Génocide dont plus de 100000 croupissaient dans des camps de personnes déplacées en Allemagne et dont aucun pays ne voulait, ne faisait pas partie du message des missionnaires.




    Pour illustrer les objectifs du mouvement sioniste jusqu’à la création de l’État d’Israël, je me bornerai à décrire brièvement un
    Kibboutz dénommé Tel Reïm - colline des compagnons en hébreu - créé en 1949 à la frontière de Gaza en un lieu précédemment dénommé Tel Djama - colline des compagnons en arabe -. Ce Kibboutz d’un collectivisme socialiste pur et dur, était constitué de trois groupes de jeunes “pionniers“ : des Israéliens, des Marocains et des Belges. Les membres du premier groupe étaient des autochtones issus du Palmach (contraction de Plougoth Machat, bataillons de choc) ceux des 2 autres étaient arrivés en Israël en 1950 et avaient bénéficié ensemble d’une longue préparation dans une centre de formation (Harchara formation, entraînement) situé en France. Le Kibboutz était une espèce de grande ferme collective fortifiée – qualifiée deMèchek (ferme) comme tous les Kibbouts à l’époque – ceinturée d’une clôture de barbelés éclairée, pourvue d’un mirador doté d’un balayage lumineux et garnie de mines éclairantes qui explosaient au contact. Une garde armée était assurée de jour et de nuit sur le mirador et dans les champs environnants. Il s’agissait surtout d’éviter que des “infiltrés“ (michtanemim) ne viennent voler, notamment des tuyaux d’arrosage. Il allait évidemment de soi qu’ils devaient être abattus.


    La création de l’État d’Israël modifie profondément les objectifs des autorités sionistes. “Autrefois, écrit Ben Gourion, nous faisions venir les immigrants après des années de formation. Nous avions installé des fermes pionnières dans le monde entier et les pionniers y passaient des années à se préparer à la vie et au travail qui les attendaient ici, à apprendre la langue et connaître le pays avant leur arrivée. À présent nous ferons venir des Juifs sans préparation aucune […) parce que ni eux ni nous n’avons le temps.“


    Un afflux massif d’immigrés - Olim chradashim, “nouveaux montants“ - se produit dans le sillage de la création de l’État d’Israël. Quelque 560000 immigrants arrivent entre mai 1948 - date de création de l’État d’Israël - et fin mars 1951. Selon les chiffres fournis par Tom Segev : 271188 sont originaires d’Europe de l’Est ; 164787, d’Asie ; 77083, d’Afrique du Nord (Égypte comprise) ; 46617, d’Europe occidentale, d’Amérique et dans une moindre mesure de quelque autres pays, tels l’Afrique de Sud et l’Australie. On notera que seuls un peu plus de la moitié de ces immigrants peuvent être considérés comme ayant survécu au Génocide et que seuls quelques milliers de ceux-ci – sans doute bien moins de 20000 – étaient des rescapés de camps de concentration ou de centres de mises à mort.


    Ces Juifs émigraient en Israël pour diverses raisons. Une petite minorité d’entre eux étaient des sionistes de longue date. D’autres, bien plus nombreux, avaient adhéré au sionisme en réaction au Génocide ou sous l’effet d’une propagande sioniste très efficace, souvent sciemment mensongère et même criminelle.

    La plupart de ces immigrants auraient sans doute préféré émigrer ailleurs mais aucun autre pays n’en voulait.

    En grande majorité, ces quelque 560000 immigrants ont été très mal accueillis. “Seuls quelques milliers … furent intégrés par les kibboutz existants et quelques centaines d’autres tout au plus créèrent leur proprekibboutz. L’ensemble des colonies rurales, coopératives ou communautaires, déjà établies ou récemment créées n’absorbèrent que 20% des immigrants“. Quel que soit leur pays d’origine, la plupart des immigrés furent parqués dans des camps de transit (maabaroth, lieux de passage) où les conditions étaient épouvantables, puis dans des lieux d’où les Palestiniens venaient d’être expulsés, de préférence le long des nouvelles frontières et où les conditions de vie étaient périlleuses et extrêmement précaires.


    Selon la propagande israélienne, cet accueil déplorable s’explique par la nécessité vitale d’accueillir d’urgence les survivants du Génocide et les membres de communautés victimes d’un antisémitisme virulent. Or, la composition de cette immigration massive est loin de confirmer cette mythologie.


    De l’ordre d’une moitié de ces quelque 560000 immigrants – 271000 - proviennent des pays d’Europe de l’Est ou des Balkans et peuvent être considérés comme des survivants du Génocide. Leur conditions d’existence dans ces pays était très peu enviable. Ils y étaient – généralement mais pas toujours - victimes d’antisémitisme, de conditions vie pénibles et des rigueurs staliniennes, mais leur vie n’était pas menacée.
    D’ailleurs les autorités de ces pays s’opposaient ou étaient très réticentes au départ des Juifs et aucun de ces pays ne les expulsait.






    Terre palestinienne



    Même si ces Juifs n’étaient pas en danger de mort et que la plupart d’entre eux auraient préféré émigrer ailleurs, on peut considérer qu’il y avait urgence à les accueillir en Israël puisqu’ils vivaient dans des conditions lamentables et qu’aucun autre pays n’en voulait. Ce qui est particulièrement vrai pour les quelques 120000 personnes qui avaient fui ces pays et qui croupissaient dans des camps de réfugiés en Allemagne où ils avaient rejoint les quelques milliers de survivants des camps de concentration ou d’extermination. Loin de ce que ressasse la propagande israélienne depuis des décennies, la vague d’immigration des années 1948-1951 – quelques 560000 personnes - comptait tout au plus 20000 personnes qui avaient effectivement connus les camps d’extermination lente ou immédiate.


    Environ l’autre moitié des nouveaux immigrés – 244000 – qui venaient d’Asie pour les 2/3 et d’Afrique du Nord pour 1/3, ne peuvent être considérés comme des rescapés du Génocide. L’expulsion brutale des Palestiniens lors de la création de l’État d’Israël avait considérablement amplifié l’antisémitisme dans leur pays d’origine. Toutefois, la vie des Juifs n’y était pas menacée et la plupart ces pays s’opposaient à leur départ. Tous ces Juifs – loin s’en faut – ne désiraient pas spontanément quitter leur pays. Par conséquent, il n’y avait pas urgence, du moins en ce qui concerne leur sécurité, à ce qu’ils puissent se réfugier en Israël.


    Enfin, quelque 46000 de ces nouveaux immigrés venaient des pays d‘Europe occidentale et des Amériques ainsi que, concernant un très petit nombre, d’autres pays tels l’Afrique du Sud et l’Australie. C’est un euphémisme de dire que dans ces pays les Juifs n’étaient ni haïs ni menacés. D’ailleurs les survivants des camps d’extermination qui étaient originaires des pays d’Europe occidentale sont pratiquement tous rentrés dans leur pays et la grande majorité d’entre eux y sont restés ou ont émigré ailleurs qu’en Israël. Bien que les jeunes Juifs d‘Europe occidentale et des Amériques aient été tout particulièrement choyés par les missionnaires sionistes et que les autorités de leurs pays ne s’opposaient pas à leur départ, l’émigration vers Israël a été relativement très faible et très souvent de courte durée. Il n’y avait manifestement pas la moindre urgence à trouver un refuge pour cette catégorie de Juifs.


    Pourquoi dès lors un tel acharnement de la part des autorités israéliennes à faire venir un si grand nombre d’immigrés en si peu de temps en dépit de l’absence d’une infrastructure qui aurait permis de les accueillir décemment ?


    Les conclusions de Tom Segev concernant les objectifs de ces autorités sont on ne peut plus claires : “Si Ben Gourion décida d’absorber autant d’émigrants en 1949, ce n’est pas en vertu d’un quelconque désir de « sauver les Juifs ». … Si Ben Gourion jugeait vital d’encourager l’immigration, c’était essentiellement dans l’intérêt de la sureté de l’État et de sa puissance militaire, et cet intérêt primait sur tout. … (Selon Ben Gourion,) « L’immigration renforce d’avantage notre sécurité que si nous avions conquis la Cisjordanie, le Golan et l’ensemble de la Galilée réunis. » … « C’est en doublant, en triplant le nombre des immigrants que nous accroîtrons nos forces … C’est là, le plus important, l’essentiel. » … « Nous avons conquis des territoires, mais que ce soit dans le Néguev, en Galilée ou à Jérusalem, leur importance reste mineure tant qu’ils ne sont pas peuplés de colonies. La colonisation, voilà la véritable conquête. »“
    Ainsi contrairement à ce qu’affirme le mythe fondateur de l’État d’Israël relayé à saturation depuis des décennies par la propagande israélienne, la priorité du nouvel État n’était pas de “sauver les Juifs“, d‘être un havre de sécurité face à l’universel antisémitisme meurtrier mais de les utiliser afin de s’approprier et de sécuriser la plus large part possible de la Palestine mandataire. “Les habitants juifs de la frontière, écrit Idith Zertal, pour une bonne part des survivants de la Shoah venus s’installer dans un pays qui leur était encore étranger, (étaient en 1953) la population la plus faible et la plus délaissée d’Israël. … Ils avaient été envoyés, sans être consultés, dans ces villages frontaliers – qui étaient très souvent des villages récemment abandonnés et transformés en colonies pour les immigrants - pour devenir un rempart vivant pour le nouvel État.“


    La plupart des Juifs de la diaspora sont restés dans leur pays. Dès 1952, l’immigration en Israël tombe à 23000 personnes. Au grand étonnement des dirigeants sionistes, leur mouvement n’est pas parvenu à rallier à sa cause la vaste majorité des Juifs. Dès que cet échec fut évident, ces dirigeants se mirent à invoquer la menace d’un nouveau génocide. Pourtant nulle part les Juifs ne courraient le moindre risque d’anéantissement. Plus de 60 ans plus tard, nous en sommes toujours là.
    L’accueil réservé aux centaines de milliers d’immigrés des années 1948-1951 dont je faisais partie contre mon gré, révèle la nature profonde de la société israélienne. “À leur arrivée, les immigrants étaient exposés au mépris des vétérans qui les considéraient comme une masse de réfugiés sans plus de fierté ni de dignité. On les traitait communément de « déchets humains », Avak Adam en hébreu. … Que ce soit les immigrants orientaux des pays arabes ou les nouveaux arrivants venus d’Europe, ils connurent tous le même sort.“
    Les Israéliens de souche – les vétérans sionistes et les natifs - méprisaient profondément tous ces immigrants parce qu’à leurs yeux ils avaient accepté de vivre sans prendre les armes dans un exil – Be’gallout - où ils étaient haïs et menacés. Ils reprochaient aux Juifs d’origine européenne qu’ils traitaient volontiers de “savon“, de s’être ’laissés égorger à genoux“, ’laissés mener à l’abattoir comme des moutons“. Pour les Juifs d’origine nord-africaine, Égypte comprise ou balkanique, Turquie comprise – Sfaradim, Espagnols en hébreu – et ceux d’origine asiatique – Misrahim, Orientaux en hébreu – s’ajoutait l’opprobre d’être considérés comme des primitifs, des sous-développés par les Israéliens de souche – en grande majorité des Ashkénazes d’origine européenne – qui relayaient les préjugés racistes occidentaux. Tout qui prononçait un mot dans une autre langue que l’hébreu moderne - notamment en Yiddish - était agressivement rappelé à l’ordre sioniste, “Parle l’hébreu !“ (daber ivrit !). Un des indices les plus probants du profond mépris des nouveaux immigrés qu’ils soient orientaux, séfarades ou ashkénazes, a été l’incitation – dans le cas de l’armée, pratiquement l’obligation - à hébraïser leur nom.


    Au niveau idéologique, il y avait donc d’une part ceux qui avaient la dignité d’avoir - par les armes - créé l’État d’Israël et assuré sa sécurité et d’autre part ceux qui avaient l’indignité d’avoir accepté de vivre - sans prendre les armes - sous une menaçante domination étrangère. En d’autres termes, le colon armé était la norme fondamentale pour l’individu et son corolaire social, la colonisation de peuplement militarisée, était la norme fondamentale de la société.


    Une manifestation particulièrement révélatrice du fait que cette norme – la primauté du colon armé – fonde toujours la société israélienne, est la symbiose totale qui y existe au niveau des plus hautes autorités politiques et militaires.


    David Ben Gourion a été, à la fois, le premier Premier Ministre et le premier Ministre de la Défense qui en hébreu se dit Ministre de la Sécurité. Juste avant et durant la guerre 1948-1949, Il dirige les forces armées juives, d’abord l’armée clandestine sous le mandat britannique - la Hagana (défense) - puis l’armée régulière israélienne - dite Armée de Défense d’Israël, généralement abrégé en Tsahal - dont il est le créateur.
    Sous le ministère de Ben Gourion, deux futurs Premiers Ministres qui seront également à la fois Ministre de la Défense, ont été Directeur général du Ministère de la Défense. D’abord de 1952 à 1954 Levy Eshkol membre fondateur de la Hagana, puis de 1954 à 1958, Shimon Peres qui a été, avant et durant la guerre de 1948, le responsable officiel du recrutement en hommes et de l’approvisionnement en armement de l’armée clandestine puis de l’armée régulière.


    Trois Généraux dont 2 Chefs d’État-major – Ariel Sharon, Yitzhak Rabin et Ehud Barak – seront également à la fois Premier Ministre et Ministre de la Défense.
    On compte également parmi les Premiers Ministres, les Chefs des deux principaux groupes terroristes qui ont opéré avant et durant la guerre 1948-1949 - Menahem Begin, Chef de l’Irgun (de Irgun tsvaï lehoumi, Organisation militaire du Peuple) et Yitzhak Shamir, Chef du Lehi (Lohamei Herut Israel, Combattants pour la liberté d’Israël).
    Loin de ce que proclament l’idéologie sioniste et la propagande israélienne, le fondement de l’État d’Israël n’est pas de “sauver les Juifs“, d’être un refuge face à l’universel antisémitisme meurtrier mais l’ultranationalisme, la primauté absolue du service de la nation – le Grand Israël – sur tout le reste, y compris la vie et la sécurité des Juifs. En pleine terreur antisémite, “La veille des pogroms de la Nuit de Cristal (novembre 1938), Ben Gourion déclarait que la « conscience humaine » pourrait amener différents pays à ouvrir leurs portes aux Juifs réfugiés d’Allemagne.
    Il y voyait une menace et tira un signal d’alarme : « Le sionisme est en danger ! »“.



    Jacques Bude
    Professeur émérite de psychologie sociale de l’Université libre de Bruxelles.
    Mère et père assassinés à Auschwitz. "Enfant caché" sauvé au prix d’énormes risques et sans la moindre rétribution par des gens d’ici, chez nous en Belgique.


  9. #138
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    Re : [info] Et Pendant Ce temps Là......en Palestine

    Un enfant de 7 ans violemment arrêté par l’armée israélienne






    A Hébron en Cisjordanie occupée, les répressions à l’égard de la population s’intensifient. Les colons détruisent les marchandises palestiniennes afin de forcer les commerçants palestiniens à quitter la région pour de bon. Rien que la semaine dernière, des colons ont abattu des plantations de raisin dans le sud de Beit Ommar.

    Quant aux Forces d’Occupation Israéliennes (IOF), l’installation d’un nouveau chekpoint militaire dans la rue de Shuhada a été mise en place. L’armée pratique la détention de manifestants dont des enfants, comme nous le montre cette vidéo qui fait froid dans le dos.

    Deux soldats israéliens ont arrêté un palestinien de sept ans
    . La façon dont ils saisissent l’enfant est odieuse et inhumaine.



  10. #139
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    Re : [info] Et Pendant Ce temps Là......en Palestine

    Le massacre commis par Israël a traumatisé les enfants palestiniens



    La récente campagne militaire israélienne contre les Palestiniens de la bande de Gaza a aggravé le traumatisme des jeunes Palestiniens de l’enclave assiégée, et a sérieusement mis en péril la santé mentale des enfants, rapporte PressTV.









    Les organisations caritatives indépendantes en faveur des enfants ont averti que le récent massacre commis par Israël à Gaza rend impossible le travail déjà difficile des psychologues de l’enfance qui tentent de reconstruire la santé mentale des enfants, qui souffrent déjà de syndromes de stress post-traumatique du fait des précédents massacres.
    Les ONG internationales ont par ailleurs remarqué que les enfants semblent avoir des troubles du sommeil ainsi que d’autres troubles comportementaux.






    « Les balles venaient de partout, et nous courrions pour leur échapper… sans avoir nulle part où aller »
    , a confié une petite fille gazaouie à PressTV.
    De nombreux enfants de Gaza ont vécu l’expérience dévastatrice d’assister à l’emploi d’armes effroyablement destructrices qui causaient des amputations terribles ou déchiquetaient le corps de leurs parents et autres êtres chers.






    « Ma mère, mes deux sœurs, ma grand-mère, mon oncle, ma tante et mon voisin… je les ai tous vus mourir »
    , explique un jeune garçon palestinien.
    Les médecins et les experts en troubles psychologiques ont décrit le traumatisme de ces jeunes de Gaza comme une blessure causée par les frappes israéliennes.Sami Oweida, psychiatre à Gaza, affirme que des centaines de vies ont été perdues lors des frappes israéliennes, et que dans certains cas, seuls les enfants ont survécu, tandis que le reste de leur famille est morte.



    Cette jeune fille palestinienne est incapable de parler depuis le dernier massacre commis par Israël…



    « Selon le droit international, Israël doit être tenu pour responsable de ces crimes de guerre »
    , affirme Karim Nashwan, activiste pour les droits de l’Homme.
    Il ajoute qu’Israël doit respecter les droits civils des familles palestiniennes de Gaza, et les dédommager pour les dégâts subis au cours de cette agression qui a duré 50 jours.Ce massacre a débuté au début du mois de juillet. Israël a bombardé la bande de Gaza pendant 50 jours. Près de 2 140 Palestiniens, majoritairement des civils, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, ont été tuées lors du massacre commis par Israël. Près de 11 000 autres personnes ont été blessées.

    Tel Aviv affirme que 72 Israéliens ont été tués lors du conflit, mais le Hamas, le mouvement palestinien de résistance, affirme que ce chiffre est bien en dessous de la réalité.









    Israël emprisonne un écrivain palestinien de premier ordre « pour l’effacer de la société »








    Éminent professeur et écrivain palestinien, Ahmad Qatamesh a passé 8 années et demi dans les prisons israéliennes sans qu’aucune charge ne pèse contre lui, et sans être jugé.


    À deux reprises, Qatamesh a été placé en détention administrative, une pratique draconienne qu’Israël emploie pour emprisonner des Palestiniens pour une durée de 6 mois renouvelable indéfiniment, sans accusation ni procès, à l’aide de « preuves secrètes » à leur encontre.

    « La détention administrative est l’un des procédés utilisés par Israël les plus difficiles à vivre, car les prisonniers n’ont rien d’autre que l’incertitude », explique Qatamesh à The Electronic Intifada. « Ils ne savent jamais s’ils rentreront chez eux et quand ils rentreront chez eux, ni eux ni leurs familles. »

    Assis dans le salon de sa maison à al-Bireh, une ville du centre de Cisjordanie près de Ramallah, le prisonnier vétéran explique l’usage fait par le régime d’occupation israélienne de ces détentions administratives en tant que méthode pour s’attaquer aux Palestiniens influents, qu’il s’agisse de résistants ou de personnes emblématiques de la société civile.

    En tant que cible habituelle de ce procédé, Qatamesh rejette les affirmations d’Israël comme quoi la détention administrative n’est rien de plus qu’une mesure de sécurité.

    En effet, elle fut utilisée pour punir collectivement les Palestiniens de Cisjordanie après la disparition en juin de trois adolescents israéliens retrouvés morts par la suite.

    Des milliers de Palestiniens en Cisjordanie ainsi qu’en Israël d’aujourd’hui furent arrêtés durant des manifestations populaires qui se sont déroulées après le kidnapping et le meurtre brutal, effectués pour des motifs nationalistes, de Muhammad Abu Khudair, un jeune Palestinien de 16 ans qui vivait à Jérusalem.


    Jusqu’au 7 août inclus, cette campagne d’arrestations a eu pour conséquence l’emprisonnement sous prétexte de détention administrative de près de 450 Palestiniens, selon la Palestinian Prisoners Society.



    Bien que les arrestations se soient poursuivies depuis, ces statistiques sont les plus récentes qui soient disponibles.

    De nombreuses grèves de la faim ont été menées par des détenus palestiniens dans les prisons israéliennes, et ce dans le but de demander leur libération. Des dizaines de prisonniers palestiniens dans des prisons israéliennes situées en Cisjordanie occupée et en Israël ont accepté en juin de mettre un terme à leur grève de la faim massive.









    « Des preuves secrètes »



    Qatamesh, qui a passé au total 13 ans de sa vie dans les prisons israéliennes [Ndlr : dont 8 et demi sans accusation ni procès], a d’abord été arrêté et détenu pour une durée de 4 ans et demi dans les années 1970, accusé d’activisme pour le compte du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), un parti politique laïc et marxiste, considéré comme illégal par Israël.

    « Ces années furent plus faciles à vivre que les suivantes », se souvient-il. « Nous avions encore l’espoir de libérer notre mère patrie. »

    Lorsqu’il a de nouveau été arrêté en 1992, il fut alors accusé « d’activités illégales » en tant qu’organisateur et leader du FPLP, une accusation qu’il rejette encore aujourd’hui. Au lieu de l’accuser, Israël l’a placé en détention administrative, et l’empêche d’avoir accès, lui ou son avocat, aux preuves secrètes sensées l’incriminer.

    Les services de renseignement israéliens ont de toute évidence été incapable de prouver son implication dans quelque activité illégale que ce soit, malgré trois mois d’interrogatoire durant lesquels Qatamesh affirme avoir subi des tortures. Bien que le juge militaire ait ordonné sa libération peu après la fin de sa période d’interrogatoire, il ne faudra pas moins de 6 ans et demi avant que l’ordonnance du juge soit appliquée.

    Au cours de ces 6 années et demi de détention dans les années 1990, Qatamesh affirme que « le personnel israélien en charge des interrogatoires ainsi que les services de renseignement ont fait usage de pratiques très spécifiques de torture : pas avec de la violence physique, mais bien avec des pressions psychologiques, telles que l’isolement ou la privation de sommeil », ainsi que bien d’autres techniques.

    Au cours de ces années, Qatamesh participait régulièrement à des grèves de la faim collectives avec d’autres co-détenus placés en détention administrative. « Ce n’était pas comme aujourd’hui », explique-t-il. « Les médias n’y prêtaient pas la même attention qu’aujourd’hui. »

    « Mais les temps avaient également changé », se souvient-il. « Beaucoup d’entre nous étions plus vieux, et d’autres faisaient des aller-retour en prison. Nous commencions à être fatigués. Nous avions encore l’espoir qu’une intifada ait lieu dehors, mais nous voulions sortir de prison et y participer. »

    Concernant sa libération en 1998, Qatamesh explique qu’Israël devait faire face à des pressions de plus en plus fortes appelant à sa libération, tandis qu’il recevait régulièrement la visite de politiciens de l’Union Européenne, ainsi que d’organisations de défense des droits de l’Homme, aussi bien palestiniennes qu’israéliennes, ou encore de groupes politiques gauchistes.

    Après cinq ans et sept mois d’emprisonnement sans charge ni procès, Qatamesh est retourné à son domicile à al-Bireh.

    Suite à cette libération, Qatamesh affirme s’être abstenu de participer à toute activité politique, ainsi qu’à toute implication dans les activités du FPLP. Durant plusieurs années, il a enseigné à l’Université de Birzeit, où il donnait des cours de philosophie, d’histoire et de politique.









    « Quelque chose de plus grand que moi »




    Suite à sa libération, Qatamesh a mis sur papier son expérience dans les prisons israéliennes, ainsi que les tortures subies, dans son premier livre : I Shall Not Wear Your Tarboosh [Je ne porterai pas votre fez, ndT]. Il a par ailleurs écrit deux autres livres, l’un intitulé A History of the Secret Revolution [Histoire d'une révolution secrète, ndT], et un autre au sujet d’une solution à un État en Palestine.

    Après avoir été à nouveau arrêté en 2011, il affirme que les interrogateurs israéliens lui ont demandé à plusieurs reprises d’expliquer les idées qu’il exprimait dans ses écrits. « Ils m’ont accusé de faire partie du FPLP puis du Hamas, et pour finir, ils m’ont dit que je représentais une menace pour leur État », se souvient-il.

    « Cela faisait des années que je ne faisais plus partie d’aucun groupe politique. C’était plus difficile à vivre que lorsque j’étais jeune. Tout ce que je voulais, c’était rentrer chez moi, auprès de ma famille », explique-t-il, faisant référence à sa femme, Suha, et à sa fille, qui avait 21 ans au moment de la dernière arrestation en date.

    Les soldats israéliens ont pointé leurs armes sur elle et l’ont forcée à appeler son père, afin de lui ordonner de se rendre.

    Qatamesh affirme que « les autorités israéliennes m’ont transformé en quelque chose de plus grand que ce que j’étais. C’est pourquoi ils m’ont placé en détention administrative ».

    Durant deux années et demi, les tribunaux militaires israéliens ont sans cesse approuvé sans discussion les requêtes de l’establishment du renseignement de prolonger la détention administrative de Qatamesh. Sa santé commençait alors à décliner, et il souffrait régulièrement d’évanouissements et de maux de tête chroniques très invalidants.

    En avril 2013, l’organisation internationale de défense des droits de l’Homme Amnesty International a appelé à ce qu’Israël libère Qatamesh sans condition.

    « Ahmad Qatamesh est un prisonnier politique qui est emprisonné uniquement pour avoir exprimé de façon non violente ses opinions », a décaré Ann Harrison, vice-directrice du programme d’Amnesty International au Moyen-Orient et au Nord de l’Afrique.Durant son troisième séjour en prison, il fallut cependant davantage de temps aux juges militaires pour reconnaître le manque de preuves contre l’écrivain vieillissant.

    Ce n’est qu’en août 2013 qu’un tribunal militaire israélien a déclaré que la détention administrative de Qatamesh ne serait désormais prolongée de 6 mois qu’à une seule reprise à moins que les services de renseignement israélien ou l’armée ne soient en mesure de fournir des preuves qui démontrent son implication dans les activités de résistances bannies par Israël.

    Après 7 ordonnances consécutives de mise en détention administrative, il fut relâché, le 28 décembre 2013, et rentra chez lui auprès de sa famille.





    « L’affaire la plus éclatante »




    Gavan Kelly, un membre du groupe Addameer, une organisation basée à Ramallah qui surveille les arrestations de Palestiniens par le régime israélien et défend les droits des prisonniers, a déclaré que « Qatamesh est l’affaire la plus limpide impliquant l’utilisation par Israël de la détention administrative pour effacer les personnes influentes de la société palestinienne ».

    Le droit international permet l’usage de la détention administrative dans des cas exceptionnels, mais la politique israélienne se fiche royalement du droit international, selon Kelly, qui déclare que le nombre de Palestiniens emprisonnés sans procès « oscille entre 200 et 300 au cours des deux dernières années ».

    Selon la loi israélienne intitulée Emergency Powers Law Detention (également connue sous le nom de Loi d’Urgence 1979), le ministère de la Défense a le pouvoir d’ordonner la détention d’un citoyen pour une durée de six mois, renouvelable indéfiniment. Bien qu’elle soit censée être utilisée uniquement dans des cas d’urgence, le Parlement israélien, la Knesset, considère que le pays se trouve en état d’urgence depuis son établissement en 1948.

    En pratique, la loi cible les citoyens palestiniens d’Israël, et n’a que très rarement été utilisée à l’encontre de compatriotes juifs.

    Pour les Palestiniens résidant en Cisjordanie (y compris à Jérusalem-Est) et dans la bande de Gaza, l’ordre militaire 1651.56 autorise les commandants militaires à arrêter des individus s’il y a « des éléments raisonnables qui mettent en péril la sécurité d’une zone ou de l’ordre public, et qui requièrent leur détention », selon le site internet d’Addameer.

    Et puisque l’ordre militaire ne stipule aucune limite d’utilisation de cet ordre de détention administrative, et que la terminologie est très vague, le destin des Palestiniens emprisonnés est souvent à la merci des commandants militaires.

    Au cours de son récent séjour en prison de deux années et demi, Qatamesh affirme que l’unique explication qu’il ait reçue de la part des interrogateurs ou des agents du renseignement était qu’il constituait « une menace pour leur État ».



    Pratiques de détention abusive



    « Au cours des deux dernières années, le nombre de détentions administratives a atteint un minimum historique », explique Kelly, de l’organisation Addameer.

    Selon les données dont dispose Addameer, le nombre de détentions administratives a atteint des sommets en mars 2003, avec pas moins de 1 050 Palestiniens placés en détention administrative au cours de la seconde intifada.

    Ces événements se sont produits suite à la campagne d’arrestations massives pratiquée par les forces d’occupation israéliennes, au cours desquelles plus de 15 000 Palestiniens, dont la plupart de sexe masculin et âgés entre 15 et 45 ans, ont été arrêtés entre mars 2002 et octobre 2002.Mais même après le musellement de l’intifada au cours des années qui suivirent, l’usage de la détention administrative est resté courant.

    Israël tournait à une moyenne mensuelle de 830 détentions administratives en 2007.

    D’autres groupes israéliens et palestiniens de défense des droits de l’Homme s’accordent avec Addameer pour dire que l’usage qui est fait par Israël de la détention administrative dépasse « le cadre des cas exceptionnels ».

    En février 2013, Human Rights Watch a appelé Israël à « mettre un terme à ses pratiques de détention abusive », tandis que 4 prisonniers politiques palestiniens, en grève de la faim, retenaient l’attention internationale.

    « Les obligations légales internationales d’Israël l’obligent à informer les personnes arrêtées des raisons de leur arrestation au moment de l’arrestation, à les informer promptement des charges qui pèsent contre eux, et à les amener devant un juge. Et dans des affaires criminelles, elles obligent Israël à mettre en place une audience publique et équitable au cours de laquelle la partie défenderesse peut se défendre face à tout témoin de l’accusation », explique l’organisation internationale de défense des droits de l’Homme.

    « Les détenus administratifs sont coincés en prison tandis que le monde extérieur change », explique Qatamesh.« Les prisonniers pensent constamment à leurs villes, leurs villages ou leurs camps de réfugiés. »

    Article rédigé par Patrick O. Strickland, journaliste indépendant et collaborateur fréquent de The Electronic Intifada

    llustrations : Mohammad Saba’aneh, dessinateur palestinien qui a passé 4 mois en prison israélienne pour ses dessins.


  11. #140
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    Re : [info] Et Pendant Ce temps Là......en Palestine

    A l’attention de Michel Platini :
    quand l’armée israélienne arrête un arbitre de football palestinien accrédité par la FIFA






    Nous dédions cette vidéo à Michel Platini et à sa bande de l’UEFA, qui s’apprêtent à examiner la candidature d’Israël pour l’organisation de l’Euro 2020, jeudi à Nyon (Suisse).

    Elle montre l’arrestation, à un check-point de l’armée d’occupation à Beit Leghia (entre Jérusalem et Ramallah, Cisjordanie), de Farouk Assi, arbitre international de football accrédité auprès de la fédération internationale (FIFA).
    Menotté, aveuglé par le bandeau, Farouk Assi raconte à un journaliste palestinien : « Je me rendais en voiture en direction d’Ariha –Jéricho- pour arbitrer un match semi-pro. Mais dès que je suis arrivé au check-point, les soldats se sont rués sur moi, , ils m’ont menacé avec leurs armes, et ils ouvert la portière et m’on fait sortir de la voiture. Ensuite, ils ont bandé mes yeux, comme tu le vois, et m’ont attaché les mains … » (On voit alors à l’image un soldat commencer à racler le sol avec ses bottes, faire du bruit pour gêner l’interview, et Farouk le traite de mulet ; le soldat sert le bandeau, et augmente la douleur du prisonnier)

    Le reporter : « Farouk Assi est venu pratiquer le sport, alors, ils l’ont menotté, ils lui ont bandé les yeux et l’ont trainé jusque là et cette carte internationale n’a pas pu intercéder en sa faveur » (traduction Belkacem) CAPJPO-EuroPalestine











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